Laroutineinfo

"L'ignorance est pauvreté, le savoir est richesse"

Zoom : L'esclavage moderne, et si vous y participiez ?


Majoritairement aboli à la fin du XXe siècle, l'esclavage persiste toujours, même en 2021. A l'échelle internationale, l'esclavage dit « moderne » touche des dizaines de millions de personnes, souvent à l'insu de tous.


Parmi les différents Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, l'un précise la volonté de « prendre des mesures (...) pour supprimer le travail forcé, mettre fin à l'esclavage et à la traite des êtres humains » (site web de l'ONU, 8.7 ODD). Or, la réalité est tout autre et les mesures appliquées sont encore loin d'atteindre les résultats escomptés. Les chiffres vertigineux de l'esclavage contemporain restent encore souvent méconnus mais démontrent la véritable économie souterraine que constitue ce fléau.

L'esclavage moderne se définit comme l'ensemble des pratiques d'exploitation par le travail bafouant la dignité, la liberté et les droits humains. Il se décline en différentes formes : travail forcé, exploitation sexuelle, esclavage domestique, délinquance forcée...

Un Constat alarmant

        Son ampleur gigantesque n'est plus à démontrer et les chiffres le prouvent. En 2017 (chiffres les plus récents), la traite des êtres humains concernait environ 40 millions de personnes dans le monde. Parmi eux, 25 millions d'individus sont victimes de travail forcé et 4,8 millions d'exploitation sexuelle, dont ¼ d'enfants (Données recueillies par l'OMT et plusieurs ONG).

       Contrairement aux apparences, toute la planète y est sujette, tant les pays les plus riches que les pays en développement. Néanmoins, existent des pôles majeurs de l'esclavage moderne. L'Asie représente la région la plus concernée : selon l'ONG « Walk Free », 3,8 millions de personnes vivent dans l'esclavage moderne en Chine (exemples : travail forcé des Ouighours dans le Xinjiang, exploitation infantile au profit des grades firmes) ou encore 3,1 millions au Pakistan. L'Afrique possède elle aussi sa part de responsabilité et entretient cet esclavage : au Cameroun, au Soudan ou encore en Mauritanie, des centaines de milliers de personnes subissent un esclavage « traditionnel » selon l'Atlas des droits de l'homme de 2018.

De son côté, l'Occident n'est pas exempt de tout défaut et, d'après cet ouvrage, subsiste en Europe un esclavage domestique. Le berceau de la servitude domestique est localisé en Europe centrale, et particulièrement dans les pays parmi les plus développés au monde : Allemagne, Royaume-Uni, France...

       150 milliards. C'est le total des profits illégaux qui ont été réalisés par le travail forcé. Ces gains astronomiques profitent à plusieurs acteurs mondiaux. L'Asie Pacifique et l'Europe associée à la Communauté des Etats Indépendants (CEI) perçoivent respectivement 51,8 milliards et 46,9 milliards d'euros de ces bénéfices illégaux. (Rapport de l'OIT : « Profits et pauvreté : l'économie du travail forcé)Outre ces acteurs, les grandes entreprises font aussi partie du jeu. De grandes firmes de textile telles que H&M, Zara ou encore Quicksilver sont en collaboration avec des fournisseurs qui exploitent ces humains et profitent donc de cette pratique fallacieuse.
Le souci majeur : les produits de ces marques sont achetés quotidiennement par le monde entier, par vos voisins, par nous. Ainsi, même involontairement et innocemment, nous participons à cette exploitation illégale d'êtres humains.

Actions ou solutions mises en place


      Complétant la Convention historique sur le travail forcé de 1930, le Protocole OIT est un traité juridique « contraignant » imposant aux Etats l'ayant ratifié de prendre des mesures pour combattre le travail forcé, et plus généralement l'esclavage moderne. Adopté en 2014 lors de la Conférence Internationale du Travail (CIT), ce dernier constitue un instrument juridique se basant sur trois principes : protéger, prévenir, indemniser.

En ratifiant ce protocole, les pays doivent garantir la protection de tous leurs travailleurs. De plus, celui-ci demande aux pays d'assurer la libération et le rétablissement des victimes et de les protéger de toutes poursuites pour des infractions qu'elles auraient commises en tant qu'esclaves. Aujourd'hui, 51 Etats ont ratifié le protocole, une véritable avancée dans la lutte contre le travail forcé. Néanmoins, plusieurs régions du monde ne se sentent pas concernées : seulement trois Etats l'ont signé en Asie Pacifique, deux dans le Moyen-Orient. La participation active de cette lutte de la part des différentes ONG telles que « 50forfreedom », « Walk Free » ou encore « Not For Sale » leur permet de sensibiliser la population et d'agir concrètement contre l'esclavage moderne, à travers des campagnes ou des manifestations. 

De son côté, la France a reconnu en 2001 l'esclavage colonial comme « crime contre l'humanité » et a tardivement fait entrer le crime d'esclavage et les délits de servitude et de travail forcé dans le Code Pénal (2013). Toutefois, l'Etat français a été le troisième pays européen à ratifier le Protocole. A l'échelle nationale, le Comité contre l'esclavage moderne (CCEM) représente la principale ONG à combattre continuellement l'esclavage moderne et ce, depuis 1994.

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